PROCESSIONNAIRES
Processionnaires est paru aux éditions Sac à mots (dirigés par Jean Marie Gilory) en 2011 et réédité en 2013.
Voici la préface de Gilles Lades :
"Dans Processionnaires, les chenilles sont plus qu'une métaphore, elles sont l'objet focalisé, presque subliminal, qui sert d'axe de réflexion et d'imaginaire. Elles sont suffisamment communes, et connues de tout un chacun, pour qu'elles soient un objet d'évidence et de mystère.
Ce recueil de poèmes associe l'humour, tout un univers historique (les poilus), des réalités rugueuses ("la chaussure déterminée de la mort"), des allusions érotiques, le mystère de l'évolution humaine ("reliques de la première main", "rappellent à la peau / sa première naissance") et une sorte de cruauté radicale ("étrangler le pin").
C'est la juxtaposition comme aléatoire de ces coups de sonde qui donne son efficacité au texte. On devine la tension entre l'observation ("Il reste sur le bois / leur empreinte") et la dimension visionnaire.
Je crois qu'un des mérites de ce recueil est de capter l'esprit du lecteur au détour d'un mot : "monstres" à propos des chenilles, "saveur ordinaire" pour un "massacre de masse", ...
"l’histoire d’un peuple
qui en silence
ressuscite"."
Recueil de poèmes finaliste
Prix de la Vocation
Prix Troubadour
Prix Poésyvelynes des Collégiens
Sélectionné par le CRL du Poitou-Charentes
pour l'opération auprès des lycéens
"Fabriquez un poème"
Gravure réalisée pour la deuxième édition de Processionnaires publiée en 2013
« Avec Processionnaires, j’ai le sentiment que vous êtes allé encore plus loin dans ce que je considère comme le vrai sens de la poésie. Vous êtes toujours dans la concision, mais les poèmes brefs s’intègrent dans une structure d’ensemble, qui introduit une forme de narration. Drame en cinq actes d’ailleurs, comme il se doit. »
Jean Joubert
Prix de l'Académie Mallarmé, Prix Renaudot
« Avec Processionnaires Thomas Duranteau nous donne un recueil déjà fort maîtrisé et qui laisse deviner un poète en marche vers une oeuvre véritable. Ses chenilles processionnaires sont certes des insectes, mais elles sont autant une métaphore de l’humaine condition. Observation réaliste d’une part, vision historique et prophétique d’autre part : « Les chenilles tissent / un linceul. »
Roland Nadaus
« Là, c’est singulier. On entre dans un univers étrange, drôle, métaphorique. On accède à l’imaginaire d’un jeune poète qui est aussi un dessinateur). On se fait, presque à son corps défendant, colonne de chenille traversant non seulement la forêt mais, d’une certaine façon, l’histoire humaine toute entière, à la fois exode et dévoration. L’art du trait, chez Duranteau, se révèle aussi sûr qu’intranquille. L’humour est le propre des inquiets. »
Jean-Pierre Denis
Directeur de la revue La Vie
Note de lecture dans La Vie, n° 3470, mars 2012
Extraits
Procession
des laids
des rampants
des éclopés
attendant un miracle
une eau coulant
sur les joues de l’écorce
*
Dans la procession
une brindille s’est imposée
chaînon manquant
de l’arbre de vie
*
La forêt n’arrive plus
à mettre un pin devant l’autre
les chenilles lui ont coupé
l’herbe sous les pieds